Les blessures musculaires sont des accidents fréquents, liés à la pratique sportive. Le plus souvent, ce sont les muscles des jambes qui sont touchés, notamment les ischio-jambiers. Qu’il s’agisse d’une élongation, ou de blessures plus graves comme la déchirure ou la rupture musculaire, la kinésithérapie est indispensable pour bien récupérer, et reprendre le sport en toute sécurité. Quels sont les grands principes de la rééducation après une blessure musculaire ?
Qu’est-ce qu’une blessure musculaire ?
Bien connues des sportifs, les blessures musculaires sont des lésions plus ou moins graves affectant un muscle, suite à un effort excessif ou un accident. On distingue :
L’élongation, qui correspond à un étirement du muscle
La déchirure musculaire, ou claquage, qui se caractérise par la rupture d’une partie du muscle
La rupture musculaire, blessure la plus grave, qui correspond à la rupture totale du muscle
Ces 3 stades d’accident musculaire nécessitent des traitements et un temps d’arrêt bien différents, allant de 10 jours environ pour l’élongation, à plusieurs mois pour une rupture.
Principes du traitement des blessures musculaires en kinésithérapie
Après une blessure musculaire, les séances de kinésithérapie sont indispensables. L’objectif est de reprendre rapidement les activités sportives, en s’assurant d’écarter le risque de récidive. Sans prise en charge adaptée, celles-ci sont fréquentes !
La traitement kinésithérapique des lésions musculaires suit quelques grandes principes :
Un bilan rigoureux
Le rôle du kinésithérapeute n’est a priori pas de poser un diagnostic ; celui-ci est effectué par le médecin, et sert de base à la prescription des séances.
Pourtant, même s’il ne s’agit pas d’un diagnostic au sens strict du terme, toute rééducation commence par un bilan effectué par le kiné du sport, qui lui permet de mieux comprendre la lésion, ses circonstances d’apparition, et d’autres caractéristiques propres au patient. Les éléments ainsi recueillis vont servir de base à l’établissement du programme de rééducation.
Concrètement, le bilan kinésithérapique après une blessure musculaire consiste en des palpations manuelles de la zone blessée, complétées par un interrogatoire du patient. L’interrogatoire vise notamment à comprendre le type de douleur ressentie, la poursuite ou non de l’activité, les conditions du traumatisme, et tout autre élément jugé utile par le kinésithérapeute.
La règle de la non-douleur
Cette règle fait partie des éléments non négociables de la rééducation après une blessure musculaire. En pratique, respecter le principe de la non-douleur signifie :
Qu’un mouvement qui provoque des douleurs ne doit pas être effectué
Qu’un mouvement qui provoque des douleurs à partir d’une certaine amplitude, ne doit pas être effectué dans cette amplitude
Qu’un mouvement douloureux après un certain nombre de répétitions, doit être interrompu
Le renforcement musculaire
Toute blessure musculaire signifie que le muscle a perdu une partie de sa force et de sa fonction ; l’objectif de la rééducation et donc de les restaurer, pour permettre une reprise sportive sans risque, et retrouver de bonnes performances.
Les exercices de renforcement musculaire pratiqués pendant la rééducation permettent d’éviter les douleurs résiduelles et les récidives, qui sont fréquentes. Ce travail se fait toujours très progressivement, d’abord sans charge puis avec charge, de manière plus ou moins rapide en fonction de la gravité de la lésion et des progrès du patient. Il est complété par des étirements, pour améliorer l’élasticité musculaire.
La réadaptation sportive Enfin, après une blessure musculaire, les sportifs continuent d’être suivis par le kinésithérapeute lors de la deuxième phase de rééducation, effectuée sur le terrain, et qu’on appelle la réadaptation. L’objectif est de transitionner doucement vers la reprise, avant que le patient totalement rétabli soit confié à l’entraîneur. La réadaptation sportive consiste à se familiariser à nouveau avec les mouvements et exercices spécifiques qui correspondent à la discipline pratiquée. Par exemple, pour le football, la réadaptation commence par des sauts, des accroupissements, des courses latérales et des courses arrière. Dans un deuxième temps, les exercices portent sur les conduites de balles, les frappes, jongles et accélérations. A tous les stades de la rééducation, la progressivité des exercices est la règle. Une rééducation progressive et bien menée permet de retrouver rapidement les performances d’avant la blessure.